Pour célébrer les 70 ans de la création de la Maison Christian Dior, le musée des Arts décoratifs de Paris accueille, dès le 5 juillet, une superbe exposition consacrée au célèbre couturier « Christian Dior : couturier du rêve ». La rétrospective nous plonge dans l’univers de Christian Dior et dans celui designers qui lui ont succédé, à partir d’Yves Saint Laurent jusqu’à l’actuelle Directrice Artistique Maria Grazia Chiuri. Le cadre du Musée des Arts décoratifs est paru naturel, vu l’attachement que Monsieur Dior avait pour ce musée parisien et vu que ce dernier avait déjà hébergé la première exposition sur la Maison en 1987 pour le 40ème anniversaire.
Une sélection de plus de 300 robes de Haute Couture conçues entre 1947, année du premier défilé, et nos jours s’ouvre aux visiteurs dans un parcours qui se déroule dans les espaces dédiés à la mode et dans la neuf, à savoir presque 3000 mètres carrés : de quoi rester épatés. Grâce à l’ouverture des archives de la Maison, les robes sont présentés pour la première fois de manière aussi exhaustive, aux côtés des toiles d’atelier, des photographies de mode ainsi que plusieurs centaines de documents (croquis, illustrations, lettres, manuscrits et documents publicitaires).
Fil rouge de la rétrospective, l’art et les liens que la Maison entretient avec ce monde depuis le début car Christian Dior était avant tout un collectionneur d’art et un décorateur passionné par le XVIIIè siècle, avant de découvrir savoie de couturier, avait ouvert à la fin des années 20 deux galeries à Paris où il avait présenté une exposition dédiée au Surréalisme. A l’influence de l’art sur les créations de Monsieur Dior est dédiée la première salle qui suit la vie du créateur avant de se consacrer à la mode, de son enfance à Granville à son apprentissage du dessin de mode, à travers les tableaux, sculptures et objets d’art qui l’ont inspiré tout au long de sa carrière.
En poursuivant la visite dans la nef, toujours dans l’ordre chronologique, on découvre l’esprit fondateur de Christian Dior et son héritage avec les plus belles créations des sept décennies, de 1947 à 2017, notamment le célèbre tailleur « Bar » en noir et blanc qui inaugure ce parcours. Un ensemble qui condense toute la nouveauté de l’esthétique Dior de sa première collection « New-Look » : une vision qui a complètement révolutionné l’image de la femme des années de guerre. La silhouette de la femme Dior est celle d’une femme-fleur, dessine un corps aux courbes sinueuses, avec des épaules douces, une poitrine soulignée, la taille marquée et les hanches sublimées par des jupes corolles. Christian Dior a eu le mérite de relancer l’industrie de l’après-guerre, en employant des grands métrages d’étoffe et en revalorisant la couture grâce à la place fondamentale attribuée aux broderies et aux parures. L’invention d’une mode internationale lui a permis de réaffirmer le rôle de Paris comme capitale de la mode.
L’esprit Dior a été développé après sa disparition en 1957 grâce au talent de ses successeurs, d’Yves Saint-Laurent à Marc Bohan, en passant par la touche flamboyante de Gianfranco Ferré et le côté punk de John Galliano, jusqu’au minimalisme de Raf Simons et la vision engagée de la féminité de Maria Grazia Chiuri. Six galeries nous font découvrir leur manière de réinterpréter les codes Dior tout en s’inscrivant dans la même sensibilité pour l’art et surtout dans la même vision de la haute couture.
Le savoir-faire et la technique qui sont à la base de la haute couture sont dévoilés à travers ces 300 robes dans un atelier qui montre des « petites-mains » à l’ouvrage, entourées de mannequins de couturières, de croquis et de toiles. L’évolution de l’allure Dior depuis 1947 est résumée dans une galerie à travers des robes et d’extraits de vidéos des défilés.
La magie de la surprise du grand finale opère dans le cadre somptueux de la nef, scénographiée grâce au génie de Nathalie Crinière. Quand la couture devient art car : « Au fond de chaque cœur sommeille un rêve, et le couturier le sait : chaque femme est une princesse ». Merci Christian Dior pour avoir exaucé notre rêve.